color green 

texte d'exposition : 

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La matière. Celle dont on se pare, que l’on touche, que l’on tord, que l’on altère. 40 artistes explorent leurs pratiques sous le prisme de sa récupération. En douze jours de résidence, iels trouvent et expérimentent avec des objets. Des objets de tous les jours. Des objets laissés pour compte. Des objets qui deviennent matières à créer. Tuyaux d’arrosage, câbles électriques, fenêtres abandonnées, éponges à récurer, couvertures de déménagements, mousses, coussins, vêtements troués, rouleaux d’étiquettes, papiers d’emballages. Tous sont transformés, détournés, portés, tous trouvent une seconde vie. Reconnaissables ou non, ils constituent le corps d’œuvres ici présent. Nous vous invitons à vous interroger sur leur présence, sur leur place. Quelle esthétique attendons-nous d’un art dit de récupération ?

‘Quand la Matière se Réinvente’ explore la substance riche et polymorphe d’une lutte sociale qui éclaire la lutte environnementale. Critique d’un capitalisme destructeur, de la pollution, du racisme, des rapports de dominations ou de l’effacement du féminisme y trouvent leur place. La joie, le jeu, le soin, la fiction, la poésie et les chimères aussi. Tous les moyens sont bons pour repenser l’écologie comme une question sociale, populaire, où chacun.es peut amener sa pierre, à toutes échelles, à un édifice grandissant.

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présentation de l'œuvre: 

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“Tout est si fragile Une phrase qui revient sans cesse. Tout est si fragile. Frêle, la réalité. Un papier calque même, sur-travaillé, surmené. Passer la vie la tête en feu, l’oeil trouble, le cerveau chaud. À chaud. Brûlant même. Tout est si fragile. Friable. Friable les murs, les briques, les vitres. Friable, la vie. Mes mains se délient sûr le papier qui craquelle, qui se tort avec le fil, qui fond avec la colle. Elles tracent des creux dans le plastique, l’entaille, profond. J’ai peur, je pense. Qui n’a pas peur ? Je pense. Tout est si fragile. Sûr mon téléphone des gens qui meurent. Des vraies personnes au bout du fil. Et ça ne s’arrête pas. Non, ça ne s’arrête pas. Qu’est ce qui retient le passage d’un missile dans ma fenêtre ? Je trésaille lorsque j’entends les avions. Rien d’autre ne semble vrai. Tout ne tient qu’à un fil, oui. Tout est si fragile.”

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